Biographie

Formation musicale

J’étudie le piano classique à l’adolescence et commence à chanter en public à 17 ans. Trois ans plus tard, la guitare folk devient mon instrument, et j’écris mes premières chansons, paroles et musique, interprétées en public de façon anonyme.
Sans soutien de la part de mes proches pour me lancer dans une carrière artistique, j’entreprends de longues études d’Histoire, tout en continuant de chanter très régulièrement en public, le plus souvent dans le cadre des églises. Et je ne cesse pas d’écrire et de composer.
A partir de 2002, alors que j’ai commencé une carrière d’enseignante (exercée durant10 ans), je choisis de développer et d’approfondir ma formation musicale par des études à la Schola Cantorum de Paris : jazz vocal, chant lyrique, et guitare classique. Pascal Frenay, professeur de guitare, devient pour moi au fil des années un véritable maître de musique. Son art de l’analyse musicale, et un long travail personnel m’ont permis de développer et d’affiner l’écriture musicale. Je travaille alors aussi le répertoire vocal du Moyen Age auprès de Daniel Bonnardot (membre fondateur de l’ensemble Obsidienne).

Emotion profonde et mouvement, telle une vague, refléter un rythme intérieur,
c’est ce que je cherche avant tout dans la musique et les mots.

Premiers albums

A partir de 2003/2004, je donne mes premiers concerts, partageant la scène avec d’autres artistes, et participe à deux albums collectifs. Dans la foulée je lance ma carrière solo, me produisant en concert un peu partout en France, le plus souvent dans des sites touristiques en période estivale et dans le cadre de différents festivals de musique chrétienne. J’évolue alors dans le monde de la chanson chrétienne, en restant assez marginale dans ce milieu. Sur mes deux premiers albums, les thèmes de mes chansons, tout en ayant une dimension spirituelle, sont très personnels et toujours abordés sous un angle poétique. Ils touchent à l’universel par l’expérience vécue et le questionnement. Les arrangements sont épurés, dans un style folk acoustique, inspiré par l’univers médiéval qui m’a toujours passionnée.
Octobre 2006 : album Camille Devillers (12 titres – prod/éd. Esquisse Production)
Octobre 2009 : album Métamorphose (10 titres – prod./éd. Ateliers du Fresne / ADF-Bayard Musique).

La quête de soi, une permanente recherche de liberté, la fragilité, le mystère, l’amour, le temps,
la nature, la solitude… ces thèmes sont au coeur de mon écriture.

Album Comme un seul homme : un premier tournant artistique

Après avoir quitté l’enseignement, je me consacre entièrement à la musique et approfondis mes compétences dans l’écriture des arrangements. A partir de 2013/2014, je donne davantage de concerts, entourée de quelques musiciens, notamment dans les cafés parisiens que j’affectionne, mais aussi dans les églises dont l’architecture me touche et offre une belle résonance à la voix. En Juillet 2015, après un long travail de maturation, paraît mon 3ème album, Comme un seul homme (10 titres – prod. C.Devillers) : un univers folk et poétique, aux sonorités puisées dans la musique classique. Avec cet album qui touche un plus large public, débute ma collaboration avec Steve Prestage, qui travaille depuis longtemps avec un grand nombre d’artistes reconnus et indépendants, et qui mixe désormais tous mes titres.

J’aime ouvrir des espaces, des paysages sonores et sonder nos profondeurs. En façonnant les sons comme un artisan façonne la matière et en creusant l’expérience intime, le réel, pour toucher à l’universel.

Deux singles, premiers clips : « Pour ma ville » et « Si je n’ai pas l’amour » – 2016

Bouleversée par les attentats de novembre 2015, et pour répondre à ce sentiment d’impuissance que nous avons tous ressenti, je comprends alors qu’il n’y a pour moi qu’une seule chose à faire en tant qu’artiste : exprimer à ma façon une prière désarmée, au-delà de cette colère sans nom face à la violence. Et continuer de chanter, encore et toujours, au nom de la vie qui ne plie pas, à l’image de ce concert prévu le lendemain des attentats, et que j’ai choisi de ne pas annuler, encouragée dans ce sens par le patron de la salle, chantant devant quelques personnes qui comme moi, avaient choisi de ne pas rester seuls… Et je décide d’interrompre mon travail créatif en cours pour me consacrer entièrement à l’écriture d’un titre en hommage aux victimes, qui est aussi une déclaration d’amour à ma ville et l’expression de notre désir de vivre ensemble, en paix. Je comprends l’importance de mettre ce titre en images, et sur ce premier clip je travaille avec Jérémy Roux, réalisateur. « Pour ma ville » sera diffusé sur CStar. 

Je choisis d’enchaîner avec un titre composé quelques mois auparavant, et dont le texte est tiré d’un passage célèbre de St Paul : « Si je n’ai pas l’amour ». Sa thématique, universelle, l’Amour au sens le plus large du terme, me semble à ce moment-là être la seule à pouvoir entrer en résonance avec « Pour ma ville ». Je poursuis à cette occasion ma collaboration avec Jérémy Roux à la réalisation, et prends conscience que mon univers musical s’épanouit en s’ouvrant à la mise en scène et à l’image.

A hauteur d’âme, graves ou doux-amers, souvent empreints de mélancolie mais toujours teintés d’une espérance possible, mes textes sont reflets d’une quête incessante et des combats à mener.

Album Carrousel : un virage musical

A partir de 2017, les épreuves de santé et le bouleversement qu’elles représentent dans ma vie personnelle et professionnelle se transforment en un virage sur le plan créatif. Les concerts doivent être interrompus, mais cette nouvelle période qui s’ouvre génère une force créatrice et la succession des combats transparaît dans mes textes. Mon style musical devient beaucoup plus rythmique et change sa palette sonore. Comme le reflet d’une rage de vivre et de poursuivre ma route quoi qu’il arrive, au-delà des incapacités physiques. En décembre 2019, après 3 ans de travail, paraît mon 4ème album, Carrousel (14 titres – prod. C.Devillers), reflet des bouleversements vécus. En 2019, après deux clips tournés mais restés en chantier, en raison de collaborations professionnelles malhonnêtes, je me relève de ce double échec et comprends qu’une porte s’ouvre : il est temps et nécessaire pour moi de me lancer dans la réalisation afin de donner moi-même la traduction visuelle de mon univers musical. Je fais mes premiers pas de réalisatrice en partenariat avec Sébastien Perron à l’image (Good Vibe Production), sur mes trois premiers clips. Mon travail se poursuivra avec Lucien Pesnot (LP Prod.) et de nouvelles équipes.

A vrai dire je ne tiens pas à mes idées : je ressens une blessure, elle doit avoir un sens.

Jean Sulivan, Miroir brisé

Musicienne et réalisatrice

Depuis la sortie de Carrousel, j’ai choisi de faire paraître des singles dont je réalise les clips, au rythme de deux par an. Sans possibilité, pour le moment, de revenir à la scène. Un rythme inhabituel sans doute dans le monde musical actuel, mais adapté à mon état de santé et à mon désir vital de créer et de partager ma création. Une revanche sur la maladie systémique dont je suis atteinte, une maladie rare aux multiples atteintes neuro-musculaires, qui rend tout plus difficile : travail, quotidien, vie sociale. J’ai donc développé mes compétences professionnelles dans l’art de l’image, ne cessant de me former : réalisation, montage et étalonnage. Ma passion ancienne pour le cinéma s’épanouit dans ce nouveau moyen d’expression. Entre musique et images, j’ai trouvé là un équilibre qui me permet de développer plus encore mon univers artistique. 

Qu’est-ce que la poésie ? « Dire, de face, l’essentiel d’un moment de vie. »
« La poésie naît de ce qui, sans elle, demeurerait à jamais sans nom. »

Franck Venaille, C’est nous les modernes

A venir

Je me donne aujourd’hui un nouveau défi artistique et engagé : aborder un sujet grave, né de mon parcours médical, marqué par une série d’absurdités et un retard de prise en charge. Parce que je sais n’être pas seule, en tant que femme atteinte d’une maladie rare, à être victime de préjugés et d’un réel manque d’écoute, d’un système hospitalier sclérosé par une hiérarchie quasi militaire et un protocole administratif obsolète, il est important pour moi d’en faire un manifeste, à ma façon, en musique et en images. Un manifeste contre ce regard méprisant que beaucoup d’entre nous subissons, femmes et patientes, un regard embué par l’orgueil et l’immobilisme, né aussi sans doute d’une subversion qui a gagné une partie du monde de la médecine hospitalière. Un manifeste en faveur d’une culture de la confiance, des retrouvailles entre la médecine et l’humanisme et plus largement, en faveur de l’écoute, dans ce monde de bruits. Ce prochain titre, en cours de préparation et d’écriture, sera pour moi une autre façon de prendre la parole dans l’espace public.